Si le devoir doit s'imposer à l'individu sous la forme d'un impératif catégorique, la morale ne constitue cependant pas une contrainte qui priverait l'individu de sa liberté. Le devoir moral est à chercher à l'intérieur de soi. Par analogie, Kant appelle « devoir imparfait » le devoir qui est seulement moral (veiller au bonheur des autres) et « devoir parfait » le devoir qui est seulement juridique (payer ses dettes déclarées). Vrin, coll. Agir moralement n’est en effet pas présenté comme un choix parmi d’autres, que l’homme habile pourrait privilégier en fonction de telle ou telle situation. Il ne s’agit pas de dire : « si tu veux agir moralement, fais ceci ». Il s’agit de faire ce qui doit être fait parce qu’il s’agit d’une exigence de cette partie intime de nous-mêmes. Explication : quand un sujet se soumet à la loi morale, il se soumet aux lois qu'il trouve en lui-même (1° formulation) il est autonome et se perçoit comme fin en soi, au même titre que les autres (2° formulation). On n’agit moralement que lorsqu’on fait son devoir sans aucun autre but que… faire son devoir. Cette structure laisse pourtant perplexe, puisque le devoir (kathekon) y est envisagé sous l’angle du beau moral, puis sous l’angle de l’utile, pour en venir à une confrontation des deux. Une idée que l’on trouve particulièrement bien exprimée dans ce second texte célèbre de Kant : Kant formule ainsi l’impératif catégorique : agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle. En savoir + sur le devoir est un vaste sujet qui peut donner lieu à de nombreux sujet au baccalauréat, lesquels ? À cela, il est possible d'opposer le rôle du sentiment ou du désir dans le passage à l'action. Cependant, comme nous ne savons pas définir les moyens pour obtenir le bonheur, la quête du bonheur n'est pas une quête "technique". Celle-ci ne peut être qu'universelle car toute exception détruit la loi. Dans ces deux cas, l’action (faire du sport ou rajouter du sucre) n’est pas présentée comme un devoir, bien que le verbe principal est à l’impératif (« rajoute », « fais »). Définition Le devoir est, au sens commun, confondu avec la contrainte. Il peut mourir sur le champ de bataille. En effet, seul un être libre peut choisir entre le Bien et le Mal : pour devoir, il faut d’abord pouvoir. Il ne faut pas mentir, quelle que soit la situation. De la même façon, les raisons qui motivent une action morale doivent pouvoir être généralisées et exprimées sous la forme d'une loi universelle. Elle permet, d'autre part, de proposer un critère clair et efficace pour trancher certains problèmes moraux. Kant rejette les morales de l'autorité et valorise l'autonomie de l'homme, le fait de se donner sa propre loi grâce à sa raison. « Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir.» (ROUSSEAU) « Le devoir est la nécessité … Le bandit me contraint en usant de sa force ; le devoir m'oblige. Le devoir va dès lors consister à agir en conformité avec cette conscience, sans attendre de cette action une récompense ni craindre une sanction. Ici, on entend la liberté non plus au sens politique, ni au sens de la liberté naturelle, mais toujours au sens moral du libre-arbitre : pouvoir de choix ou de décision qui repose sur le jugement dans la détermination de la volonté à … Sinon ce n’est pas une action morale. Ainsi, pour Hegel, la moralité d'une action ne doit pas seulement reposer sur l'intention qui l'a commandée, mais exige une évaluation de ses résultats objectifs. Comme Kant le disait : « Obéir au devoir, c'est la liberté elle-même ». Sujet 1956 Le devoir … Respecter le devoir moral, c'est lutter contre cette banalité du mal qui est en chacun, et donc éviter des horreurs. Besoin de plus de renseignements sur l'abonnement ou les contenus ? Il s’agit d’un devoir inconditionné. Lorsque Jean Moulin préfère se laisser torturer par la Gestapo plutôt que de donner le nom de ses complices, il préfère agir par devoir plutôt que selon ses intérêts. Il t'accompagne tout au long de ton parcours scolaire, pour t'aider à progresser, te motiver et répondre à tes questions. À l'opposé, le bonheur se détermine en fonction des attentes, des espoirs et des ambitions d'une personne singulière. Aristote se demande donc s'il n'existe pas une chose qui soit la fin dernière de tous nos actes, qui ne soit pas "désirable en vue d'une autre chose" mais uniquement en elle-même. Par exemple, "si je veux avoir des clients qui reviennent, il faut que je sois honnête" ou "si je ne veux pas me faire punir, il faut que je respecte la loi". Le devoir est ainsi une fin en soi en se suffisant à lui même : il correspond ainsi à la formule il faut parce qu’il faut. Kant propose une définition intéressante de ce terme. Au programme : l'impératif catégorique kantien, la critique nietzschéenne de la morale comme symptôme de décadence... Sujet possible : Qu’est-ce qu’un devoir ? Pour répondre à cette question, il faut comprendre la signification du terme « devoir ». Dans un monde où le mensonge est devenu la règle, une telle confiance en la parole d'autrui ne peut plus exister, ce qui rend impossible le mensonge lui-même. L’instance qui commande, ici le devoir, doit êtredans une position « transcendante » par rapport à celui qui obéit ;elle doit s’imposer à lui et en aucun cas se confondre ave… Le devoir et le penchant. En revanche, il existe à l'intérieur de nous une instance psychique, en partie inconsciente, qui nous observe, nous surveille, nous critique, se pose en censeur moral et … On peut même perdre la vie. Publié le : 6/11/2013-Format: Le devoir - le cours Modifié le 18/07/2018 | Publié le 16/04/2015 Pour réussir l’épreuve de philosophie au Bac S, vous devez connaître l’essentiel du chapitre sur le devoir. Le bonheur est donc la fin suprême de toutes nos actions. Kant souligne ici qu'il faut interroger la volonté pour savoir si une action est morale. Selon Nietzsche, la loi morale est le signe visible d’un problème caché de celui qui la respecte : le nihilisme. Il ne s’agit plus d’un moyen pour atteindre une fin, mais d’une fin en soi, qu’il faut viser pour elle-même. Cette morale, qui met l'accent sur les conséquences des actes dans la perspective du bonheur le plus grand possible, permet d'introduire une réelle prise en compte des circonstances particulières dans lesquelles l'homme doit agir. Au point que si un ami pourchassé par un tueur vient se réfugier chez moi, et que l’assassin tape à ma porte en me demandant si j’ai vu passer quelqu’un, il faut que je lui dise la vérité ! Un sujet peut donc décider de ne pas se soumettre à une obligation. J'obéis à la loi morale, parce que je sais qu'elle est juste, alors que je me soumets à un bandit qui me menace de son arme. En voici quelques exemples : le soldat lorsqu’il obéit aux ordres se conforme à son devoir (même si on pourrait soutenir le contraire). Le philosophe anglais John Stuart Mill souligne ainsi qu'il existe une multitude de facteurs qui peuvent nous pousser à agir moralement. Le devoir permet à l'activité volontaire de se soustraire à l'emprise de la sensibilité et de se soumettre à une loi qui ne lui est plus étrangère, et qui n'est donc pas acceptée passivement. Nous ne sommes pas dans le champ de la morale, mais dans celui de l’habileté. Les morales d'autorité correspondent aux morales dans lesquelles l'individu trouve la règle de son action à l'extérieur de lui-même : dans les commandements divins ou les règles sociales. Aussi, pour qu'une action soit bonne moralement, c'est-à-dire pour qu'elle soit faite par devoir, il faut que la raison nous dicte cette action et non la sensibilité ou les désirs. Malgré la diversité de nos devoirs, ils se formulent tous de la même façon, explique Kant : « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle. J'obéis à la loi morale, parce que je sais qu'elle est juste, alors que je me soumets à un bandit qui me menace de son arme. Ainsi on voit que l’assassin ne peut vouloir que les autres le tuent, ou que le meurtre soit permis par la loi. Je ne le suis pas, il faut que je donne l’alerte et réconforte le blessé. Ce devoir, qui fait appel à la raison, se situe au-dessus des intérêts et des passions, c'est un impératif catégorique qui s'impose à nous comme une obligation et n'admet pas d' alternatives. Ces impératifs sont universels : ils valent pour tout homme et doivent être plus forts que les désirs des individus. Dans l'impératif pragmatique, la fin visée est le bonheur, non la moralité. En effet, l'utilitarisme prescrit de toujours accomplir l'acte le plus utile pour le plus grand nombre : c'est le principe d'utilité. En effet, en soutenant que le devoir doit être accompli pour lui-même, il semblerait que l'on néglige l'importance du résultat. Kant souligne qu'il faut interroger la volonté pour savoir si une action est morale. C’est ce qui constitue l’homme en tant qu’homme. Manière d’instituer le devoir de vérité dés le plus jeune âge. Flammarion, coll. "Champs Classiques" (2008). En agissant conformément à son devoir, on peut même agir contre son intérêt. Un impératif catégorique est un impératif qui commande sans aucune condition : il faut faire quelque chose, non pas pour telle ou telle raison, mais parce que c'est un devoir. Le devoir nous extirpe des mécanismes étroits de nos désirs. La source du devoir moral est en l'individu lui-même et non dans une autorité supérieure. Aucun système éthique ne demande que le seul motif de tout ce que nous faisons soit un sentiment de devoir ; bien au contraire, 90 % de toutes nos actions ont leur source dans d'autres motifs et, à juste titre, à condition que la règle du devoir ne les condamne pas. Il faut respecter l'autonomie de chaque individu, qui est fondée sur la raison que possède toute personne. Dire que le devoir est un impératif est équivalent àdire qu’il est un ordre : en ce sens, il instaure une relation decommandement et d’obéissance. Les médecins, lorsqu'ils commencent à exercer, prêtent le serment d'Hippocrate, c'est-à-dire qu'ils s'engagent à respecter un certain nombre de règles dans l'exercice de leur profession. Etre contraint, c'est ne pas avoir le choix de faire une action : la contrainte s'impose à la volonté de l'extérieur. À l'inverse, l'autonomie consiste à se donner à soi-même sa propre loi. Sujet 101394 Le devoir en philosophie Sujet 4901 Le devoir est-il coextensif au bien ? Mais ces actes ne sont pas perçus comme criminels par les coupables, qui ne savent pas ou ne peuvent pas sentir qu'ils font le mal. C'est en raison de cette attention portée uniquement sur la forme de l'action morale, et non sur ses résultats, que Hegel critique fortement la morale kantienne. La déontologie est donc le discours sur le devoir. Par exemple, si deux personnes accomplissent la même action, seule l'intention qui a présidé à la réalisation de l'action permet de déterminer s'il s'agit d'une action bonne. Tandis que les animaux agissent de manière intéressée, en variant les moyens mis en œuvre pour atteindre leur but (par exemple une friandise), l’homme est le seul capable d’agir de manière désintéressée. Kant propose une deuxième formulation de la loi morale. Pour distinguer ce type d’impératif, Kant lui donne un nom spécifique : « impératif catégorique ». Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle. Nos conseillers pédagogiques sont là pour t'aider et répondre à tes questions par e-mail ou au téléphone, du lundi au vendredi de 9h à 18h30. De même, elle ne dit pas que tous les hommes sont capables de faire le mal, elle souligne plutôt qu'il y a en chaque homme la possibilité du mal. Éthique à Nicomaque, trad. 1. Nous ne sommes plus dans l’habileté mais dans la morale. Mill souligne que ce qui pousse l'individu à agir, ce n'est pas le sentiment pur du devoir, mais une foule de facteurs, que les utilitaristes se proposent de rassembler sous le terme d'intérêt. Lorsqu’il rédige son traité De officiis, Cicéron a sous les yeux le Peri kathekontos de Panétius, auquel il emprunte sa structure tripartite. Aperçu du corrigé : MacCarthy M ary , 1912-1989, née à Seattle (État de Washington), femme de lettres américaine. Fondements de la métaphysique des mœurs, (Grundlegung zur Metaphysik der Sitten), trad. Les kamikazes, ces pilotes d’avion japonais qui se précipitaient sur les porte-avions américains en sont un exemple privilégié. Au niveau juridique, la figure du témoin qui ne peut pas commencer à parler sans avoir dit : « Je jure de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité » Devoir d’exhaustivité (d’intégralité) et aucune mention extérieure…. II Respecter le devoir moral Kant prend l'exemple du mensonge. Il ne faut pas en effet accomplir son devoir en vue d’un autre but (par exemple une récompense). Généralement, bonheur et devoir semblent s'opposer, le devoir devant être réalisé en dépit de toute considération du bonheur de celui qui l'accomplit. Arendt présente une nouvelle approche du mal, qui choque à l'époque et continue encore de faire polémique. Le problème philosophique du devoir est celui de son origine (métaphysique, rationnelle, affective) et des modalités de sa définition : sommes-nous toujours conscients de notre devoir ? "Bibliothèque des Textes philosophiques" (1990) (1re éd. Il s’agit pour Nietzsche d’une maladie, au sens physiologique du terme, et non d’une doctrine philosophique qu’il faudrait prendre au sérieux. Le devoir moral comme impératif chez Kant, L'impératif hypothétique et l'impératif catégorique de Kant, Les trois formulations de l'impératif catégorique, L'importance du résultat dans le respect du devoir moral, Les autres raisons de respecter le devoir moral, Le devoir moral permet la liberté et le bonheur, Agir selon le devoir moral permet de lutter contre la banalité du mal, Exercice fondamental : La contrainte, l'obligation, la nécessité et le devoir, Exercice fondamental : L'autonomie chez Kant, Exercice fondamental : La généalogie de la morale de Nietzsche, Exercice fondamental : La conscience morale et la pitié pour Rousseau, Exercice fondamental : La morale utilitariste. Les kamikazes, ces pilotes d’avion japonais qui se précipitaient sur les porte-avions américains en sont un exemple privilégié. Un impératif hypothétique est de cette forme : si tu veux ceci, fais cela. Arendt ne dit pas que la banalité du mal dédouane le criminel, contrairement à ce que certains de ses détracteurs ont dit. Comme tous les « moi » ne sont pas identiques, le même devoir ne s’impose pas de la même manière à tous : je suis médecin, il faut que je soigne. Par contre, l'individu n'y est pas, au sens de Kant, autonome, puisqu'il ne décide pas par lui-même avec sa seule raison, mais qu'une autorité extérieure décide pour lui. Mais comment savoir si l'intention qui préside l'action est morale ? Le devoir n’apparaît qu’au moment où il n’y a pas de force, et la force exclut le devoir. À cette question, Kant répond que toute action prétendant à la moralité doit épouser la forme de la loi morale. Le sujet n'est pas la source même du mal, il est le lieu où se manifeste le mal. Enfin, Kant propose une troisième formulation de la loi morale. Juridiquement, nos devoirs sont le corrélat du droit des autres. C’est uniquement dans ce cas qu’on agit de manière désintéressée. C'est en cherchant en lui-même, à l'aide de sa raison, que l'homme parvient à formuler ce que Kant appelle des impératifs. Ce pourquoi Kant célèbre l’impératif catégorique par ces mots célèbres : On pourrait penser que le devoir nuit à la liberté de l’homme, le brime dans sa créativité, l’empêche de réaliser certaines actions qui lui seraient profitables, et même le met en danger.
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