L'ADEME tient à remercier le comité de pilotage : L'ADEME tient également à remercier l'ensemble des porteurs de projet interrogés pour le temps qu'ils ont consacré à cette étude. Dans cette modalité de récupération, il y a des échanges monétaires et les récupérateurs sont associés à des activités productives ; enfin, la récupération effectuée pour un usage agricole ou d’élevage où les récupérateurs ont recours aux déchets pour alimenter des animaux – au Caire, à Mexico ou à Manille, les récupérateurs élèvent de nombreux porcs ou volailles comme en Inde – ou pour la valorisation agricole, notamment la matière organique et les eaux usées (Cirelli, 2006). En fonction des matériaux collectés, les récupérateurs peuvent se consacrer à une ou plusieurs de ces activités. Or, si l’on observe des progrès en matière de distribution d’eau et d’électricité, la problématique des déchets est plus tardive et reste particulièrement révélatrice, dans le paysage urbain, des divisions sociales et spatiales des métropoles. Les attitudes hostiles vis-à-vis des récupérateurs peuvent aller jusqu’à la répression et la violence13. recycler plus les déchets d’entreprises : passer de 68% de recyclage (2006) à 75% (2012) (hors bâtiment et travaux publics, agriculture, IAA et activités spécifiques). Dans cette configuration, le recyclage devient une activité économique formelle à part entière dotée – de surcroît – d’une vocation sociale, notamment via la création de coopératives ou micro-entreprises. L’auteur remet en cause la pertinence d’une analyse fondée sur l’opposition entre dispositifs « formels » et « informels », montrant leur imbrication, ou encore sur l’opposition entre le déchet considéré comme « bien privé » lorsqu’il est une ressource et comme « mal public » lorsqu’il est perçu en tant que rebut. Dans certains cas, les récupérateurs eux-mêmes s’opposent à toute formalisation en revendiquant, par exemple, leur indépendance, l’avantage de ne payer ni charges, ni taxes, ou de ne pas avoir à respecter de normes de sécurité. XVIIIe-XIXe siècles, Paris, Aubier-Montaigne, 334 p. Corteel Delphine, Le Lay Stéphane (dir. 55Cette dimension territoriale constitue une autre lecture transversale de Sociétés urbaines et déchets où les différentes échelles d’observation choisies par les contributeurs se font écho : les espaces de vie et de travail des récupérateurs et la « double peine » qui pèse sur eux en raison des risques ; les circulations des hommes et des matériaux en ville ainsi que les « territoires de collecte » et, enfin, l’échelle urbaine et la question des différentiels de gestion et des injustices socio-spatiales qui en découlent. * - Bulletin Info Santé Déchets. Marie-Christine LAUGIER – CCI Nice Côte d’Azur, Christophe BOGAERT – ADEME DR Nord Pas de Calais. L’enjeu est PRÉSENTATION POWER POINT Price John, 1978, Poverty Subcultures in El Paso-Juarez: Healthy Adaptations of the Poor, Unpublished typescript, s. p. Prignano Angel, 1998, Crónica de la basura porteña. Cette proximité nouvelle avec le déchet influe aussi sur son statut et sur les représentations qu’il suscite. Mieux trier, mieux composter, mieux recycler : ce sont les principales clefs pour réussir à réduire l’impact de nos déchets sur l’environnement. Ce cadre intègre trois dimensions capitales pour appréhender la gestion des déchets au Sud : les parties prenantes actives et passives, les éléments techniques et les paramètres du contexte local garantissant la durabilité du système (aspects socioculturels, environnementaux, institutionnels, économico-financiers, politiques et de politiques publiques). 27Les contributions de Sociétés urbaines et déchets montrent que les « travailleurs des déchets » résistent aux catégories stigmatisantes énoncées ci-dessus. 50Ces hiatus renforcent la nécessité de prendre en compte dans les politiques publiques, mais aussi dans la réflexion, des formes alternatives de fourniture de ce service aux citadins (Coutard, 2010). Les déchets irrécupérables sont souvent brûlés par les récupérateurs eux-mêmes afin d’en réduire la quantité et c’est ainsi que, à deux reprises dans les années 1980, le quartier des chiffonniers du Caire a totalement pris feu. Adresse : Site du Plat d'Étain Batiment A – 1er étage – Bureau A1190 60 rue du Plat d'Étain – BP 12050 37020 Tours cedex 1 France. 9 Sociétés urbaines et déchets propose d’analyser ces mutations à partir d’approches pluridisciplinaires et internationales, avec l’ambition de saisir dans toute leur complexité les recompositions et les tensions à l’œuvre dans le domaine de la gestion des déchets dans les villes contemporaines. Cirelli, C., & Florin, B. fr. Au-delà de l’exemple argentin, l’article met plus généralement en exergue les défis posés par la collecte et l’élimination des déchets pour la gestion urbaine des métropoles d’Amérique latine caractérisées par de grandes disparités économiques et sociales. 29Comme le remarque M. Medina (2007), les premiers travaux, qui traitent de la question de la récupération des déchets comme une activité économique permettant la survie de nombreux individus dans les villes contemporaines16, s’insèrent dans la droite lignée des débats autour de la théorie de la marginalité des années 1970 et, tout particulièrement, des études sur les populations marginales, produit des processus d’urbanisation exceptionnelle des métropoles d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Ils réinterrogent les catégories habituelles évoquées ci-dessus ; ils bousculent l’évidence des cloisonnements géographiques ou culturels. Dans ces nouvelles configurations, le service municipal peut entrer en concurrence avec les secteurs privés qui occupent le marché, notamment lorsqu’il s’agit de recyclage et récupération de la matière. 25Le stigmate lié au « sale boulot » (Hugues, 196212) explique aussi leurs habitus professionnels relevant de la discrétion, parfois d’une quasi invisibilité et très souvent de la défiance – notamment à l’endroit des autorités publiques. Le cas de la gestion des déchets ménagers en Égypte, Thèse de doctorat en géographie, aménagement et urbanisme sous la direction de F. Scherrer et E. Verdeil, Université Lyon 2, 440 p. Debout Lise, Florin Bénédicte, 2011, « Les contradictions du nouveau système de déchets au Caire. « Clinique du travail », p. 69-91. En amont et en aval de la chaîne de prise en charge du déchet, la valorisation des matières via la collecte sélective et la récupération s’est imposée comme une troisième dimension de ces politiques. Cirelli, Claudia, et Bénédicte Florin. Initialement, il s’agit de formuler une stratégie commune afin de surmonter les échecs de la modernisation de la gestion. 74Illustrées par les photographies d’E. Del fogón indígena al cinturón ecológico, Buenos Aires, Junta de estudios históricos de San José de Flores, p. 337. Dans les sections 5 et 6 sont expliquées les normes à respecter lors d’une séance de vaccination à l’extérieur de l’établissement et lors du transport des vaccins. Ces structures réintègrent des objets ou des matières en bout de course dans des transactions économiques afin de réinsérer socialement des personnes exclues du marché du travail. 18 De la même manière que les études de l’époque sur la paysannerie le faisaient pour les unités de production rurales (Shanin, 1973 ; Mintz, 1973 ; Silverman, 1979). La filmographie est aussi très riche et parmi d’autres, citons ici : L’île aux fleurs de Jorge Furtado (1989) ; Ossos de Pedro Costa (1997) ; L’Homme sans nom de Wang Bing (2009) ; Garbage Dreams de May Iskandar (2009) ; Waste Land de Lucy Walker (2010) ; Le pendule de Costel de Pilar Arcila (2013), etc. Pourtant, la notion de secteur informel posait problème […]. Bahers montre au lecteur comment sa territorialisation est moins le produit d’une organisation de la circulation des flux des matières que l’expression des enjeux et des logiques portés par les différents acteurs du secteur sur le territoire. déchets est quotidienne et touche chaque être humain tant sur le plan professionnel que familial. Une philosophie écologique, Le Plessis-Robinson, Institut Synthélabo pour le progrès de la connaissance, coll. Dans le même ordre d’idées, un principe de réduction a été adopté et mis en œuvre par les gouvernements. Son rôle est d’aider au renforcement des organisations des travailleurs informels – en particulier les femmes – et à la solidarité de ces organisations à un niveau international. 63Enfin, en dépit de la confusion (parfois entretenue par les pouvoirs publics), les récupérateurs ne doivent pas être assimilés aux éboueurs : les premiers captent une ressource pour en tirer profit alors que les éboueurs remplissent un service et ramassent aussi le rebut. 49Dans ce contexte, les solutions de gestion proposées dans le cadre des réformes des services – souvent de pures transpositions de modèles exogènes, accompagnées d’injonctions environnementales et d’une idéologie modernisatrice fortes – sont éloignées des capacités, au niveau local, à les assumer financièrement, technologiquement, mais surtout socialement (Jaglin, 1998, 2004, 2005 ; Wilson et al., 2006 ; Medina, 2007 ; Jaglin, Zerah, 2010 ; Verdeil, 2010 ; Cirelli, 2012 ; Debout, 2012 ; Florin, 2010 ; Fernández, 2010 ; Carré, 2013). 73Mais, avant les récupérateurs, les citadins, eux aussi, ont à faire avec leurs déchets lorsque ceux-ci sont encore dans la sphère privée de l’habitat, avant d’être déposés à l’extérieur – en général la rue. 6, no S/10, p. 1173-1185. En effet, les préoccupations pour la protection de l’environnement ont inscrit les déchets sur l’agenda politique et se sont traduites par de nouveaux modes de gestion favorisant, entre autres choses, le tri et le recyclage. Introduction 78 2. 89Luisa Moretto et Mustapha Azaitraoui questionnent, quant à eux, le fonctionnement d’un système « hybride » de gestion des déchets qui combine acteurs publics et privés, modalités « formelles et informelles » de leur prise en charge en Tunisie. 69La mise en perspective internationale a été le fil conducteur des travaux préliminaires à cet ouvrage. La coordination du réseau CWG est désormais assurée par la coopération allemande (GTZ), ainsi que par les bureaux d’études néerlandais (WASTE), suisse (SKAT) et britannique (ERM). ), mais aussi par leur « intelligence du marché » (Wilson et al., 2006, 802) que les récupérateurs transmutent les déchets en matières-ressources avec une haute valeur commerciale. Dans de nombreuses situations, encore, les récupérateurs achètent les déchets secs aux habitants et aux commerçants, ce qui suppose une organisation du parcours et des horaires de collecte ainsi que des relations d’interconnaissance entre les uns et les autres. Le Grenelle de l'Environnement a fixé des objectifs ambitieux pour les déchets, dont les déchets des entreprises. D’une part, la mise en valeur du déchet, qui en passant du statut de « déchet-rebut » à celui de « déchet-ressource » remplace d’autres matières premières, jusqu’à devenir parfois un « déchet-produit » et, effectivement, les processus de transformation et de requalification peuvent en faire un produit normé, doté d’une valeur marchande et donc commercialisable. Medina Martin, 2007, The World’s Scavengers. Post Johan, Broekema Jaap, Obirih-Opareh Nelson, 2003, « Trial and Error in Privatisation, Experiences with Urban Solid Waste Collection in Accra (Ghana) and Hyderabad (India) », Space and Place in Development Geography Conference, Utrecht. Cette capsule, est la première d'une série de sept vidéos pédagogiques, élaborées dans le cadre des formations professionnelles Re-Sources. Ceci dit, dans de nombreuses villes, les relations entre éboueurs et récupérateurs ne sont pas toujours celles de la concurrence : échanges et dons de matériaux de la part des premiers lors de la collecte sont fréquents. Les entre-deux des villes du Sud », Flux, nos 56/57, p. 4-12. Or, la rentabilité du compost et, plus largement, les enjeux financiers, économiques et politiques concernant cette filière – incitations financières à la tonne de compost produite et incitations internationales liées à la réduction des effets de serre – conduisent à une « marchandisation » de ce déchet. Amphoux Jacqueline, 1998, « Défense du pauvre et du fragile », Autre temps. Elle est actuellement chercheure contractuelle à l’UMR 7324 Citeres (CNRS-université de Tours) où elle participe et anime plusieurs programmes de recherche internationaux qui portent sur la gestion des déchets et ses effets socio-territoriaux. ), 1999, Le déchet, le rebut, le rien, Seyssel, Champ Vallon, 232 p. Bernache Gerardo, 2003, « The Environmental Impact of Solid Waste Management: The Case of Guadalajara Metro Area », dans Resources Conservation and Recycling, 39 (3), p. 223-237. Castillo Berthier Hector, 2003, La basura en el limbo : desempeño de gobiernos locales y participación privada en el manejo de residuos urbanos, Comisión Mexicana de Infraestructura Ambiental & GTZ. […] Ces résidus de la vie urbaine, deux à trois fois plus importants dans les zones aisées, trouvent encore aujourd’hui un usage ultime dans des activités domestiques, artisanales et agricoles. Un consensus semble atteint, même si localement les situations sont très diverses et l’intégration parfois plus que relative. Le tri sélectif est inévitable pour une bonne gestion des déchets : il est réalisé en fonction des possibilités de valorisation des déchets et de leur catégorie. Moreno Sanchez Rocío, Maldonado Jorge, Sheldon Ian, 2003, « The Role of Scavengers in a Dynamic-Model of Solid-Waste Disposal and Recycling in Developing Countries », Paper presented at the First Latin American and Caribbean Congress on Environmental and Resource Economics, Cartagena de Indias, Colombia, July 9-11. L’auteur offre une description très fine des différents rôles professionnels dans l’activité de récupération et des liens qui existent entre les différentes phases de l’activité et leurs acteurs : les ragpickers, les chiffonniers, les ragbuyers, ceux qui achètent aux ménages ou aux entreprises leurs rebuts et dont le capital est assuré par les ragdealers, les intermédiaires qui stockent, classent et écoulent ensuite les matériaux récupérés. Il ne s’agit pas d’individus isolés, mais reliés entre eux par un système complexe de dettes et d’obligations. Cependant, la fermeture de la décharge bouleverse ce système et a un effet de clivage au profit des récupérateurs les plus anciens, davantage ancrés et aidés par les réseaux sociaux et professionnels qu’ils ont tissés à Alger, et les « intermittents » de la ville, récemment arrivés et plus démunis. Cependant, ces tentatives de transposition du modèle occidental se sont heurtées à des dispositifs locaux préexistants et fortement ancrés. I.2.3.6. La production des entreprises est dite marchande car elle s’échange sur un marché à un prix visant à couvrir les coûts de la production. 1 Les cartoneros sont les récupérateurs de Buenos Aires ; les catadores, recicladores, pepenadores travaillent respectivement au Brésil, en Uruguay et au Mexique ; wastpickers, notamment utilisé en Inde, signifie littéralement « cueilleurs de déchets » ou, toujours en Inde, scavenger, dont le sens original est to scrape dirt from the street (Furedy, 1984). Or, plusieurs études ont montré que l’évaluation des PPP nécessite un examen actif et continu des services rendus pour déterminer si leur efficacité est au moins égale à celle du secteur public, notamment en raison de l’application de modèles développés dans des contextes économiques et sociaux très différents (Massoud, El-Fadel, 2002). Sur le plan quantitatif, les collectes de verre d'une part, d'emballages et de journaux/magazine d'autre part, diminuent le tonnage des déchets gris, respectivement, de 13 % et 21 % (Leymarie-Martin et al., 2003). Ce potentiel est encore renforcé par le contexte mondial de raréfaction des ressources énergétiques et minérales, mais également par la demande croissante en matières premières secondaires4. Gervais-Lambony Philippe, Landy Frédéric, 2007, « On dirait le Sud… », Autrepart, no 41, http://www.autrepart.ird.fr/editos/editos/edito41.htm (consulté le 24 octobre 2014). Ces pratiques de récupération, de tri, de réutilisation et de recyclage contribuent au traitement d’une partie des déchets urbains : elles fournissent parfois un réel service aux citadins, mais assurent également des emplois et revenus à des populations se situant aux marges du marché du travail et, souvent, aux marges de la société. Il s’agit ici de la collecte et de la récupération des déchets effectuées par des groupes de populations – souvent identifiées comme marginales – dotés de degrés d’organisation différents et dont l’objectif est de tirer profit de ce que d’autres citadins abandonnent. Grâce à la sélection et à la récupération de certains de leurs composants – qui peuvent alors se substituer partiellement ou totalement à une matière première vierge et devenir ainsi une matière première secondaire –, les déchets se transmutent en ressource et en produit. Un déchet est un objet ou une substance ayant subi une altération physique ou chimique, ou qui ne présente plus d'utilité et/ou qui est destiné à l'élimination ou au recyclage. 17Ceci dit, les exemples présentés ici soulignent également les résistances locales à cette uniformisation des modèles de gestion et les ajustements ou arrangements entre acteurs qui peuvent en découler : l’imposition des modèles n’est jamais totalement univoque et l’on s’aperçoit que, dans certains cas, l’adaptation des PPP aux réalités locales permet de repenser des politiques de gestion imposées « par le haut » – l’évolution des consignes de la Banque mondiale vers la prise en compte du secteur informel en témoigne. Ces dangers se superposent aux risques sanitaires dont les incidences sont beaucoup plus élevées qu’ailleurs en dépit des bonnes œuvres des associations caritatives : blessures, maladies dermatologiques, intestinales, respiratoires, ophtalmologiques… L’on comprend bien cette « double peine » que subissent ces espaces puisque, à la marginalisation – qui concerne bien sûr d’autres quartiers populaires – s’additionnent ici tous les effets néfastes de l’externalisation. Certes, il ne s’agit pas ici de comparer terme à terme ce qui se passe dans des contextes politiques et sociétaux très variés, mais les exemples empiriques, les « terrains » choisis, ont vocation à s’éclairer et à s’enrichir les uns les autres. D’autres, percevant les bénéfices qui peuvent être tirés des rebuts, deviennent de véritables « entrepreneurs » des déchets via le recyclage et le commerce. Jaglin Sylvy, 1998, « Services urbains et cohésion social en Afrique australe (Afrique du Sud, Namibie, Zambie) : une laborieuse ingénierie », Flux, nos 31/32, p. 69-82. 71Cet ouvrage souhaite donc restituer plusieurs années de recherches collectives, mais surtout apporter par la richesse et la diversité des cas présentés un éclairage sur la place nouvelle occupée par les déchets dans les sociétés urbaines contemporaines. En outre, ils leur offrent un soutien affectif et moral face à la quasi-absence de toute autre participation organisée dans la vie de la cité ou de la nation. Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque/établissement d’acquérir un ou plusieurs livres publié(s) sur OpenEdition Books.N'hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées :OpenEdition - Service Freemiumaccess@openedition.org22 rue John Maynard Keynes Bat. Lautier Bruno, 2013, « L’étrange altérité du travail », Revue Tiers Monde, no 214, p. 35-36. 30Le concept de régénération est porteur ici d’une valeur positive associée à ce travail et, en quelque sorte, les ragpickers de K. Taira semblent acquérir plus de dignité vis-à-vis de leur « pauvreté » et d’une activité considérée dégradante. La plupart des catadores travaille individuellement, mais certains d’entre eux sont organisés en coopératives où ils collectent, trient et commercialisent collectivement. En effet, jusqu’aux réformes du service des déchets, mises en place dans les années 2000, plusieurs milliers de chiffonniers réalisaient un travail de ramassage et de récupération en porte-à-porte, dans une quasi-invisibilité sociale, tout en étant tolérés par les pouvoirs publics et les citadins. De façon non exhaustive, nous renvoyons ici à des œuvres traduites en français : Contes de la montagne d’ordures (Terkin, 1995), chroniques d’un bidonville de récupérateurs d’Istanbul et de leurs luttes quotidiennes ; Les étoiles de Sidi Moumen (Binebine, 2010), narrant la vie des gamins d’une grande décharge de Casablanca rêvant d’échapper à leur destin ; Chronique des ordures. Refuse Reform and the Environment, 1880-1980, Houston, Texas A & M University Press. Ces objectifs ont été fixés par la loi Grenelle I (Loi n°2009-967 du 3 Août 2009) : La loi Grenelle II (Loi n°2010-788 du 12 Juillet 2010) quant à elle impose une obligation de tri à la source et de collecte sélective des déchets organiques pour les gros producteurs, afin d'augmenter la valorisation de ces déchets. Depuis toujours, chaque établissement scolaire et assimilé gère ses propres déchets. Cette posture interroge l’objet déchet ou plutôt le déchet en tant que maillon d’une chaîne d’activités (une filière de traitement, par exemple) où les acteurs et les systèmes socio-techniques forment un tout articulé. Aussi, en effet, marqués par l’injustice spatiale, les espaces pauvres des métropoles restent-ils sales et, plus grave, leurs habitants sont les premières victimes face aux risques liés aux déchets comme l’a montré la résurgence de la peste à Madagascar dans les années 1990. « Le regard de l’ethnologue », 279 p. Keyes William, 1974, Manila Scavenger: the Struggle for Urban Survival, Manila, Institute Philippine Culture, 110 p. Kingsley E. Haynes, El-Hakim Sherif M., 1979, « Appropriate Technology and Public Policy: the Urban Waste Management System in Cairo », Geographical Review, 19, 1, 101-108. Il s’agit ici des acteurs de la récupération et de leurs pratiques professionnelles. La prise en compte des comportements quotidiens associés à la production des déchets est alors essentielle afin de résoudre les problèmes de l’augmentation des volumes et des coûts. Parvenant à recycler 79 % des déchets de la capitale de l’Uruguay, les clasificadores subissent néanmoins les externalités négatives de ce système de gestion hybride : aussi leurs quartiers sont-ils des espaces de grande pollution, où les déchets non réutilisables s’accumulent sans que la municipalité n’intervienne ; de même, certains camions bennes préfèrent déverser leurs déchets chez les clasificadores plutôt que d’avoir à payer le prix de mise en décharge. 1Aujourd’hui, la question des déchets urbains se pose avec acuité dans un contexte général de croissances urbaine et démographique, mais aussi en raison de l’évolution rapide des modes de production et de consommation qui génèrent davantage de restes. Ce type d’action permet donc bien de participer à l’atteinte des objectifs du Grenelle. (dir. In Cirelli, C., & Florin, B. En bref, une reconfiguration profonde et une « innovation totale » (Barbier, Laredo, 1997) qui impliquent le passage d’une approche très centrée sur les aspects techniques et de management à une autre tenant compte des dimensions sociales de la gestion des déchets, tels que les comportements des usagers (Furedy, 1994). 85La contribution de Marie-Noëlle Carré, sur la mise en place à Buenos Aires d’une gestion intégrée des déchets, analyse les modalités et les contradictions de l’intégration dans le système de gestion urbaine des déchets des cartoneros : ces récupérateurs sont le produit de la crise économique qui a frappé l’Argentine à la fin des années 1990.
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